Un homme dont on ne sait rien d’autre que le nom intriguant, M. Golouja, arrive par le train dans un village perdu. L’inconnu prend un malin plaisir à ne rien dire de lui. Il va, insaisissable et imprévisible ainsi qu’une ombre solitaire, en intriguant et aiguisant la curiosité des habitants qui voient en lui un éventuel danger. Que peut bien venir faire un étranger dans cette bourgade sans attrait ? Les voyant dévorés de curiosité, M. Golouja décide de les mystifier en leur annonçant qu’il a choisi ce modeste patelin pour... faire ses adieux à la vie !
La population de la bourgade, surprise et fascinée par son projet, souhaite rendre ses derniers jours agréables et lui montre une hospitalité généreuse en attendant avec impatience son passage à l’acte. Jusqu’à ce que... Trois musiciens viennent épauler le comédien protéiforme pour rendre la fable organique et sensorielle. La musique sert d’écrin au texte et est constamment au service de la narration et du jeu pour mieux révéler ce que les mots ne peuvent exprimer, endossant ainsi une grande part de la charge émotionnelle et métaphorique du récit.
Dans ces quelques pages, on entend le vent souffler, l’eau couler, les corbeaux fendre le ciel, le froid percer et le lourd silence s’opposer à la chaleur de la fête... Notre transposition scénique et musicale retranscrit ces sensations dans un univers habité par les ombres de Kafka et de Fellini. Léon Spilliaert, peintre belge qui influença le travail des symbolistes, inspire l’univers visuel de cette traversée tragique et burlesque.